Dans les relations interpersonnelles des jeunes, la violence se construit
dans le rapport à l’autre, au pair, elle englobe les actes visant
délibérément à blesser quelqu’un physiquement
ou psychologiquement.
En ce sens, la violence signe une rupture, un raté, un dysfonctionnement
de la socialisation puisqu’elle consiste en une réponse perçue
comme asociale et non reconnue, valorisée par notre société.
Les milieux éducatifs constituent une micro-société où les
actants s’engagent à inculquer certaines valeurs morales et
civiques aux enfants en complémentarité de la famille et en
cela se sont des terrains propices au développement et à l’expérimentation
précoce de compétences indispensables à de bonnes relations
interpersonnelles.
Il est vrai que nous entendons et nous entendrons largement parler de la
violence dans les collèges et lycées cependant un regard transversal
sur les âges où se manifestent la violence nous montre que celle-ci
prend forme également chez les touts petits, dès 2 ans dans
les crèches, les jardins d’enfants, les haltes garderies. Elle
se caractérise vis-à-vis des pairs par des colères,
des cheveux tirés, des morsures, des coups de pieds, des jouets arrachés
au petit copain.
Au niveau de l'école primaire et du secondaire, la violence apparaît
comme une réponse contextuelle avec un sentiment d’angoisse
et une estime de soi diminuée.
Des leaders autoritaires prennent alors la place qu’ils s’autorisent
consciemment au sein de l’institution et font du chahut et des bagarres
un mode de fonctionnement voire un code de l’honneur.
Le défi consiste actuellement à prévenir au plus tôt
la violence avant qu’elle n’installe l’enfant dans une
mésadaptation sociale importante et invalidante.
A ce propos, des études scientifiques telle que celle de R.
Tremblay nous enseignent que les enfants identifiés
très tôt, vers
5-6 ans comme agressifs ont un pronostic fort de conduite violente et plus
généralement de conduite à risque à l'adolescence
(accident, addictions, suicide, etc.). Ainsi, plus les actes violents et
antisociaux se manifestent de manière précoce plus le sujet
sera enclin à maintenir ce fonctionnement au cours de l’adolescence
et au début de la vie adulte.
Dans
nos sociétés, la violence, bien que désignée
comme inacceptable, est partout.
La violence chez les jeunes est aujourd’hui très médiatisée
et considérée comme un problème de santé publique
majeur.
Dans son acception la plus large, la violence est un terme général
employé pour décrire un comportement agressif, non amical, non
pacifiste, belligérant, ennemi, autrement dit qui est une contrainte imposée,
qui provoque la douleur, la peine.